vendredi 12 août 2016

“Je veux que tu vives !”




















Du livre du prophète Ézékiel
La parole du Seigneur me fut adressée :
    « Fils d’homme, fais connaître à Jérusalem ses abominations.
    Tu diras : Ainsi parle le Seigneur Dieu à Jérusalem :
Par tes origines et ta naissance,
tu es du pays de Canaan.
Ton père était un Amorite,
et ta mère, une Hittite.
    À ta naissance, le jour où tu es née,
on ne t’a pas coupé le cordon,
on ne t’a pas plongée dans l’eau pour te nettoyer,
on ne t’a pas frottée de sel, ni enveloppée de langes.
    Aucun regard de pitié pour toi,
personne pour te donner le moindre de ces soins, par compassion.
On t’a jetée en plein champ, avec dégoût,
le jour de ta naissance.

    Je suis passé près de toi,
et je t’ai vue te débattre dans ton sang.
Quand tu étais dans ton sang, je t’ai dit :
“Je veux que tu vives !”
     Je t’ai fait croître comme l’herbe des champs.
Tu as poussé, tu as grandi,
tu es devenue femme,
ta poitrine s’est formée,
ta chevelure s’est développée.
Mais tu étais complètement nue.
    Je suis passé près de toi,
et je t’ai vue : tu avais atteint l’âge des amours.
J’étendis sur toi le pan de mon manteau
et je couvris ta nudité.
Je me suis engagé envers toi par serment,
je suis entré en alliance avec toi
– oracle du Seigneur Dieu –
et tu as été à moi.
    Je t’ai plongée dans l’eau,
je t’ai nettoyée de ton sang,
je t’ai parfumée avec de l’huile.
    Je t’ai revêtue d’habits chamarrés,
je t’ai chaussée de souliers en cuir fin,
je t’ai donné une ceinture de lin précieux,
je t’ai couverte de soie.
    Je t’ai parée de joyaux :
des bracelets à tes poignets,
un collier à ton cou,
    un anneau à ton nez,
des boucles à tes oreilles,
et sur ta tête un diadème magnifique.
    Tu étais parée d’or et d’argent,
vêtue de lin précieux, de soie et d’étoffes chamarrées.
La fleur de farine, le miel et l’huile
étaient ta nourriture.
Tu devins de plus en plus belle
et digne de la royauté.
    Ta renommée se répandit parmi les nations,
à cause de ta beauté,
car elle était parfaite,
grâce à ma splendeur dont je t’avais revêtue
– oracle du Seigneur Dieu.

    Mais tu t’es fiée à ta beauté,
tu t’es prostituée en usant de ta renommée,
tu as prodigué tes faveurs à tout passant :
tu as été à n’importe qui.
    Cependant, moi, je me ressouviendrai de mon alliance,
celle que j’ai conclue avec toi au temps de ta jeunesse,
et j’établirai pour toi une alliance éternelle.
    Ainsi tu te souviendras, tu seras couverte de honte.
Dans ton déshonneur, tu n’oseras pas ouvrir la bouche
quand je te pardonnerai tout ce que tu as fait
– oracle du Seigneur Dieu. » 
Ez 16, 1-15.60.63